
C’est l’ultra-antipodien des antipodes, cet isolat improbable qui, ces dernières années, a commencé à se démarquer sur les fronts gastronomique et culturel. Il y a des milliers de raisons de visiter la Tasmanie : la scène culinaire naissante à Hobart, la capitale de l’île (qui abrite le restaurant à juste titre loué Franklin) ; le merveilleux et étrange Musée d’Art Ancien et Nouveau (le plus grand musée financé par des fonds privés en Australie) ; les cidres et whiskeys locaux qui sont désormais légendaires, et les vins de climat frais—pinots savoureux, sauvignons croquants—qui ont doucement acquis un statut culte. Mais la véritable vedette est le paysage de la Tasmanie : magnifiquement varié, faiblement peuplé, riche en espaces protégés de wilderness montagnarde et de côtes immaculées. Maintenant, deux hôtels tirent parti de la beauté naturelle de l’île avec des conceptions remarquablement originales.
PUMPHOUSE POINT
Installé dans le parc national de Lake St. Clair—un site classé au patrimoine mondial dans les Hautes Terres—ce retrait extraordinaire est l’œuvre de Simon Currant, qui a conçu Pumphouse Point comme un modèle de durabilité et de sensibilisation environnementale. Ses 18 chambres et suites sont réparties entre deux bâtiments : le Shorehouse inspiré de l’Art Déco et le curieux Pumphouse datant d’environ 1940, anciennement une centrale hydroélectrique. (Optez pour une chambre dans ce dernier, situé au cœur du lac, au bout d’un jetée de 213 mètres.) L’esthétique est un chic industriel sobre : des lampes de bureau et de grandes tables en bois se mêlent à des aménagements en chêne tasmanien chaleureux. Presque toutes les chambres disposent d’une fenêtre avec vue sur des montagnes glaciaires ou sur le lac indigo.
ÎLE SATELLITE
À la fin de 2013, la famille Alstergren a ouvert sa remarquable ferme de saumon de 30 hectares pour des séjours nocturnes. À 48 kilomètres au sud de Hobart—accessible par hélicoptère ou bateau rapide privé—l’Île Satellite a été utilisée par des explorateurs français du XVIIIe siècle pour des observations astronomiques ; l’île reste un rêve de sentiers côtiers rocheux et de criques paisibles, avec une « maison d’été » de trois chambres au sommet d’une colline et une maison de bateau de deux chambres nichée en dessous. Les intérieurs sont impeccables façon bord de mer—tapis en coco et lourds draps en lin texturé dans des gris, bleus et tons naturels ; une lampe de bateau recyclée à partir de bois flotté. Faites une randonnée matinale sur un sentier de 1,6 kilomètre jusqu’au Last Glimpse Point avec un thermos de café et des pâtisseries fraîchement cuites ; au coucher du soleil, récoltez vos propres huîtres dans les eaux peu profondes devant la maison de bateau. Le calme, vous réaliserez, est stupéfiant, et c’est déjà une raison suffisante d’être venu.

